
13 heures 43
Premier jour
Le premier jour, un lundi au milieu du mois de janvier, je pars pour Sion.
Après une vingtaine de minutes de marche avec un genevois fraichement rencontré dans le train, nous arrivons devant la caserne très peu accueillante par son barbelé et ses murs gris.
Tout le monde est encore habillé en civil, l’uniforme militaire est encore une idée lointaine.
Nous suivons un parcours qui permettait de rediriger chacune des nouvelles recrues dans leur section respective.
Après avoir rempli quelques traditionnels documents, nous rentrons rapidement dans le vif du sujet en découvrant les salutations formelles militaires pour démarrer une conversation avec un militaire gradé.
Les attentes
Nous passons beaucoup de temps à attendre sans bouger dehors ou dedans, on peut facilement se questionner à soi-même : « Mais, qu’est-ce qu’on fait ici ? ».
Je profite de ses moments d’attente pour méditer, penser ou encore me reposer.
Même avec qu’une seule semaine, ma perception du temps a changé, la sensation d’attendre un train une dizaine de minutes est maintenant différente.
Le détachement du smartphone
On entend régulièrement des personnes critiquant notre usage excessif des smartphones. Notre dépendance à ce petit objet qui nous sert de couteau suisse 2.0 est très difficile à s’en séparer dans la vie de tous les jours. À l’armée, nos journées sont très sollicitées, on consacre notre peu de temps libre à ranger nos affaires. J’ai pu grâce à l’armée m’aider à encore diminuer mon usage du smartphone en l’éteignant pour la semaine dans le casier.
Une montre, un bloc note et un porte-document remplace rapidement cet outil multi fonction.
La clef de la compréhension
Un cadre a dit lors d’une de ses présentation, il faut rentrer dans le film, j’ai grâce à ça mieux compris comment il fallait vivre son expérience ici. Jouer un figurant pour un filme se basant dans une caserne. En tant que figurant, il faut que je donne le plus possible l’impression que c’est réaliste.
Le partage culturel
En Suisse, on a la chance d’avoir dans un si petit pays une partie italophone, francophone et une majorité de germanophone.
Dans notre section d’une quarantaine de personnes, nous devons régulièrement nous compter et de plus en allemand, car nous sommes une majorité de suisse allemand. Les nombres reviennent souvent, j’ai pu donc apprendre à compter en suisse allemand. Par exemple “dreizehn” devient “drisg”, “zweiundvierzig” devient “zweiundvirszg”.
Les réveils
On dort depuis les environs de 23 heures jusqu’à 5 heures 30. Le réveil est difficile mais accessible grâce à la motivation de groupe.